Clevermate - Point sur la Prépa Littéraire

La prépa littéraire n’a pas vraiment bonne réputation aujourd’hui. Prépa des rêveurs, prépa sans débouchés : nombreuses sont les critiques qui lui sont adressées. C’est oublier que de nombreuses personnalités françaises de premier plan, de Sartre à Emmanuel Macron, sont passées par ce cursus exigeant et qui garantit une solide culture générale. Le programme que la prépa Littéraire propose est très intéressant et ses débouchés sont, en réalité, larges pour qui prend la peine de se renseigner à leur sujet. C’est ce que Clevermate a fait pour vous et nous vous présentons le fruit de nos recherches dans cet article.

Qu’est-ce que la prépa littéraire ?

La classe préparatoire littéraire entraîne et arme les étudiants, comme les autres classes préparatoires, à des concours prestigieux en deux ans en post-bac. La première année s’appelle hypokhâgne et la seconde khâgne.

Anecdote : « hypo » signifie en grec ancien « sous, en-dessous ». L’hypokhâgne est donc ce qui précède la khâgne. On appelle hypokhâgneux l’étudiant d’hypokhâgne et khâgneux celui de khâgne. Ces noms font référence aux traditions des classes préparatoires.

Il existe deux grands types de prépa littéraires : celles purement lettres ou A/L, et celles tournées vers les sciences humaines ou B/L. Les premières incluent une langue ancienne, de la géographie et une LVB (Langue Vivante B) mais pas de mathématiques ni de sciences sociales, et pour les prépa B/L c’est l’inverse. Certains voient la prépa B/L comme un mix de toutes les prépa car il y a à la fois des cours de lettres, d’économie et de mathématiques. Si on exige des élèves de prépa scientifique qu’ils soient bons en science et ceux de prépa A/L qu’ils soient bons en lettres, les élèves de prépa B/L doivent être bons dans les deux domaines.

Concrètement, comment fonctionnent les deux années ?

La première année est une sorte d’année de transition entre le lycée et la classe préparatoire. Mais, au même titre que les classes préparatoires, ce n’est pas pour autant une transition “en douceur” et il vous faudra travailler d’arrache-pied pour vous faire au rythme et à l’exigence de la prépa. Nous allons détailler la formation de la prépa A/L car celle qui est la plus fréquemment choisie.

Durant cette première année, vous ferez de la littérature et de l’histoire (5h/semaine), de la philosophie (4h/semaine), de la géographie (2h/semaine), une matière de culture générale sur l’Antiquité appelée Culture antique (2h/semaine), une langue vivante A (votre LV1 du lycée, à raison de 4h/semaine), une LVB (2h/semaine) et bien sûr une fameuse langue morte qui sera, selon votre préférence, soit le latin, soitle grec (2h/semaine). Vous aurez également la possibilité de choisir une option de 2h en art, géographie, langue ancienne ou LVB, mais votre choix dépendra principalement des options proposées par votre prépa – rares sont les établissements qui ont toutes les options.

Votre semaine sera donc occupée par toutes ces matières, sans oublier les fameux devoirs sur tables de 4h, souvent placés le samedi matin – pour autant, la grande majorité des prépa (quel que soit le domaine) organisent les DS le samedi matin.

Contrairement aux classes préparatoires économiques et scientifiques, il n’existe pas de programme imposé pour la première année : le programme que vous suivrez dans chaque matière est à l’appréciation de vos professeurs. En effet, la prépa littéraire prépare à l’entrée à l’ENS (Ecole Normale Supérieure). Or, le concours de l’ENS se passe en seconde année. La première année est donc pensée comme une année d’entrainement et d’approfondissement de la culture générale en vue du programme de la khâgne.

Autre particularité, l’ENS crée chaque année un nouveau programme de concours pour les étudiants de khâgnes. Ainsi, il n’est pas utile de commencer à apprendre les cours de khâgne lorsque vous êtes en hypokhâgne. Par exemple, le programme d’histoire de la session de 2015 était « Culture et politique en France sous la Troisième République » alors qu’il s’agissait de « Les États-Unis d’Amérique de Lincoln à Truman : politique et société » l’année précédente. Et il en va de même pour chaque matière.

Clevermate - Point sur la Prépa Littéraire - ENS

C’est en deuxième année, en khâgne, que les choses sérieuses commencent.

Vous devrez faire un choix entre la khâgne lettres classiques dite Ulm et la khâgne moderne dite Lyon. La première prépare au concours de l’ENS de la rue d’Ulm, plus axé lettres classiques, et la seconde à l’ENS de Lyon, plus axé sciences humaines donc « moderne ». Si ces deux khâgnes ont le même programme de tronc commun pour les matières principales, quelques différences sont à noter. Une langue ancienne est incluse cycle de la khâgne Ulm mais il n’y a pas de géographie, et c’est inversement pour la khâgne Lyon.

Vous devrez également choisir une option ou spécialité qui, cette fois-ci, n’est plus optionnelle mais obligatoire et ces options varient entre les deux khâgnes.

Débouchés

Préparant historiquement uniquement aux ENS, les classes préparatoires littéraires ont pris conscience que leur survie dépendait de leur ouverture à d’autres débouchés. En effet, moins de 5% de khâgneux rentraient dans une ENS, soit une dizaine de personnes pour chaque option, les autres se tournant vers des universités. Beaucoup étaient malgré tout heureux de faire un beau parcours en histoire à la Sorbonne (par exemple) mais d’autres regrettaient de ne pas réussir à intégrer une Grande Ecole après avoir tant travaillé. Les classes préparatoires littéraires étaient donc en perte de vitesse auprès des étudiants.

C’est la raison pour laquelle la BEL (Banque d’Epreuve Littéraire) fut créée en 2009. Cette banque d’épreuve propose aux étudiants de khâgne d’accéder à de nombreuses débouchés avec leurs notes obtenues au concours de l’ENS, et parfois même à quelques épreuves supplémentaires. En plus des ENS, les khâgnes peuvent désormais se tourner vers des IEP (Instituts d’Etude Politique), des écoles de journalisme (CELSA), des écoles d’interprétariat (ISIT), l’Université Dauphine pour des parcours en gestion, toutes les écoles de commerce auxquelles peuvent prétendre les étudiants des classes préparatoire commerciale (comme les écoles d’ECRICOME) et évidemment toutes les universités pour des parcours en sciences humaines.

Les classes préparatoires littéraires sont donc passées d’un état où elles étaient quasiment sans débouché à une situation où elles proposent tous les débouchés des écoles de commerce et même davantage.

En résumé, choisir de faire une classe préparatoire, c’est :

  • s’assurer de suivre un programme riche et intéressant pendant deux années qui vous apportera une réelle méthodologie de travail, au même titre que les autres prépa, et une solide culture générale (ce qu’elle est seule à faire).
  • s’assurer de larges débouchés notamment grâce à la BEL et aux Grandes Ecoles de commerce qui en font partie et qui sont heureuses de diversifier leur recrutement avec des candidats de qualité aux profils diverses et variés.

Cet article a été écrit par un ancien khâgneux A/L aujourd’hui en école de commerce.

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